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L'agriculture africaine est prête pour zone de libre-échange
Agriculture en Afrique - ph : DR

L’Afrique face à un défi alimentaire : Le cri d’alarme des experts

Mabouba Diagne, expert en développement économique, a lancé un appel retentissant à l’Afrique : « Nous devons arrêter de parler des opportunités ou du potentiel en Afrique. L’Afrique importe actuellement 35 milliards de produits alimentaires annuellement pour nourrir sa population et si rien n’est fait, cela passera à 100 milliards de dollars. » Ces propos, lourds de sens, mettent en lumière une réalité cruciale : malgré ses ressources agricoles abondantes, l’Afrique peine à nourrir sa population.

Diagne pointe du doigt des exemples frappants, tels que le Ghana, qui importe à lui seul 300 millions de poulets chaque année. « Pour produire du poulet, c’est à peu près 60% du maïs. Et donc si le pays peut produire assez de maïs aujourd’hui, c’est qu’il peut développer l’élevage », explique-t-il.

Au Sénégal, la situation n’est guère plus reluisante. Avec 170 milliards de francs CFA dépensés pour importer seulement 10 produits alimentaires, le pays se trouve dans une situation où ses importations alimentaires absorbent une part considérable de son budget.

« Je suis désolé de le dire ainsi mais au regard de tout ça, c’est une honte pour nous, alors que nous pouvons produire tous ces aliments au niveau de nos pays, les transformer afin de créer de l’emploi pour la jeunesse », déclare Diagne. Il souligne également le paradoxe de l’exportation de matières premières sans valeur ajoutée, citant l’exemple de la Côte d’Ivoire qui exporte la majorité de sa production de noix de cajou sans la transformer localement.

Les experts s’accordent à dire que l’Afrique doit passer de la parole aux actes. Dr. Oyetounde Mohamed Djawa de la FAO-Togo met en garde contre les conséquences alarmantes de l’insécurité alimentaire dans la région. « Chaque année, c’est près de 38 millions de personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Si des mesures ne sont pas prises d’ici Août, nous pouvons atteindre 52 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle », avertit-il.

Pour inverser cette tendance, les experts plaident pour des investissements stratégiques dans le secteur agricole. « L’un des axes sur lesquels il faut vraiment mettre l’accent, c’est la technologie, l’innovation dans tous les sens mais surtout le financement adéquat pour une transformation structurelle », explique-t-il.

Geoffrey Nsofon, responsable de l’engagement du secteur privé, insiste sur la nécessité d’industrialiser l’Afrique et de rendre l’agriculture plus attrayante pour la jeunesse. « Il faut vraiment réfléchir à industrialiser l’Afrique. Nous avons tout pour y arriver, s’il y a de la volonté politique », affirme-t-il.

Dans cette optique, le Forum d’Investissement de la CEDEAO 2024 (EIF), organisé par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) en partenariat avec le gouvernement togolais et Exim Bank India, apparaît comme une plateforme cruciale pour promouvoir les opportunités d’investissement dans les secteurs clés des États membres de la CEDEAO. En mettant l’accent sur la stimulation de la prospérité partagée et l’éradication de la pauvreté, ce forum offre une opportunité unique de catalyser le changement et de construire un avenir plus prometteur pour l’Afrique de l’Ouest.

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