Une réunion pour la mise en œuvre de la campagne de commercialisation du « madd » (saba senegalensis) s’est tenue ce lundi à Ziguinchor. Organisée par l’Association pour la protection et la promotion de l’indication géographique « madd » de Casamance (APPIGMAC), cette rencontre a marqué un pas significatif dans la structuration de la filière de ce fruit sauvage prisé.
Le Projet d’appui à la mise en place et au développement de l’indication géographique protégée (IGP) « madd » de Casamance a également participé à cet événement crucial. La présidente de l’APPIGMAC, Maïmouna Sambou Diédhiou, a souligné que cette réunion avait pour but de « définir les modalités de mise en œuvre de la campagne de commercialisation du ‘madd’ frais et transformé par les membres de l’association. »
Des représentants de diverses régions du sud du Sénégal, incluant Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, étaient présents. Parmi eux, des cueilleurs de « madd », des commerçants locaux appelés « bana-bana », et des femmes transformatrices du fruit. Cette diversité d’acteurs met en lumière l’importance de cette filière pour l’économie locale.
Mme Diédhiou a mis en avant l’importance de cette rencontre pour encadrer la négociation des prix et des volumes entre cueilleurs, collecteurs, transformateurs et commerçants. « En Casamance, chacun vend le kilogramme ou le sac du ‘madd’ comme il veut. Si l’offre est élevée, les prix chutent, et s’il y en a moins, les prix grimpent. Nous voulons fixer un prix unique », a-t-elle expliqué.
L’année précédente, l’APPIGMAC avait réussi à collecter au moins 50.000 tonnes de « madd ». Cette année, l’objectif reste le même, avec un focus particulier sur la structuration et l’organisation de la filière. Moustapha Diassy, président de l’Association des cueilleurs de « madd » de Ziguinchor, a exprimé son optimisme, soulignant l’importance de cette initiative pour les cueilleurs.
Le projet de labellisation du « madd » de Casamance en indication géographique vise à soutenir le développement de la filière et à obtenir une reconnaissance officielle. Mariama Diémé, responsable de cette initiative, a précisé que le label IGP, reconnu au niveau international, pourrait renforcer davantage la demande de « madd », qui est déjà élevée sur le marché national.
Cette année, les besoins exprimés pour le « madd » sont estimés à 40 tonnes. « Il est impératif d’organiser la négociation des prix entre les cueilleurs et les consommateurs pour assurer un approvisionnement fluide », a ajouté Mariama Diémé. Elle a également mentionné que l’APPIGMAC regroupe aujourd’hui 85 groupements répartis dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, ainsi que 13 groupements de cueilleurs de « madd ».
Cette initiative promet de structurer et de dynamiser la filière du « madd » en Casamance, offrant ainsi de nouvelles perspectives économiques pour les acteurs locaux tout en valorisant ce fruit emblématique de la région.