Accueil / Actualités / Actu' Sénégal / AICCRA renforce les compétences des conseillers agricoles pour stimuler l’élevage
Photo : Pixabay

AICCRA renforce les compétences des conseillers agricoles pour stimuler l’élevage

Le projet AICCRA veut renforcer les compétences des conseillers agricoles pour stimuler l’élevage sénégalais.

La formation, axée sur l’utilisation des fourrages locaux, a permis aux bénéficiaires d’acquérir de nouvelles compétences qui seront mises en application dans les communautés d’agropasteurs précise l’APA.

L’alimentation du bétail représente un défi majeur pour l’amélioration de la productivité animale dans les régions semi-arides et subhumides du Sénégal. Dans les grandes villes et les zones rurales, les sous-produits agro-industriels se font de plus en plus rares. Leur utilisation efficace pourrait permettre aux producteurs d’optimiser leurs rendements.

Pour faire face à ces défis, le volet de la chaîne de valeur viande et lait du projet AICCRA-SN a élaboré plusieurs activités visant à améliorer les conditions d’élevage. L’élaboration de régimes alimentaires à base de résidus de cultures pour maintenir, voire améliorer les performances zootechniques des animaux en saison sèche, en fait partie.

À Méouane, une localité du département de Tivaouane, dans la région de Thiès (Ouest), les pratiques promues par AICCRA-Sénégal ont permis à Gora Samb de considérablement augmenter sa production laitière.

« Avant d’adopter les nouvelles formulations proposées par AICCRA, nos chèvres ne produisaient que 0,5 litre de lait par jour. Après une semaine de nourriture selon les nouveaux régimes, nous sommes passés à plus de 1,2 litre de lait par chèvre et par jour. Au bout de la deuxième semaine, nous avions atteint 3 litres, puis 3,5 litres à la quatrième semaine. La production laitière a explosé », témoigne l’agropasteur à la même source.

En parallèle de l’augmentation de la production laitière, M. Samb a également sollicité les conseils d’AICCRA pour l’engraissement de ses deux vaches et deux moutons. Là encore, les résultats n’ont pas tardé à se manifester. « En trois mois, le poids des moutons est passé de 29 à 65 kilos. Nous les avons vendus à 250 000 FCFA l’unité. Les trois, qui valaient initialement autour de 40 ou 50 mille FCFA, ont finalement rapporté un total de 750 000 FCFA. Nous les avions achetés à 425 000 FCFA. Après deux mois, nous en avons vendu un à 450 000 FCFA et un autre à 650 000 FCFA. Leur poids avait considérablement augmenté. Cela démontre l’efficacité des formules promues par AICCRA », se réjouit-il.

La mise à l’échelle de ces techniques d’élevage

Forts des résultats obtenus chez Gora Samb et d’autres agropasteurs, AICCRA-SN, en collaboration avec l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), a organisé le mardi 1er août 2023 à Dahra Djolof, dans le département de Linguère (Centre), un atelier de formation à l’intention des agents de vulgarisation et de conseil de l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) ainsi que des services techniques vétérinaires sur ces technologies. L’objectif est de soutenir le déploiement de ces pratiques de manière durable.

« Cette formation s’inscrit dans la continuité du mandat que nous a confié AICCRA dans le cadre de ses activités liées aux chaînes de valeur lait et viande. Ces chaînes de valeur englobent plusieurs maillons : production, transformation et commercialisation. Il est évident que les deux derniers maillons ne peuvent fonctionner correctement si le maillon primaire, celui de la production, n’est pas performant. Il s’agit en quelque sorte de renforcer les capacités des producteurs pour qu’ils acquièrent toutes les compétences techniques nécessaires afin d’être autonomes dans leurs exploitations et de produire la matière première nécessaire pour l’engraissement ou la production laitière », explique le Dr. Fafa Sow.

Selon ce spécialiste de la nutrition animale au Centre de Recherche Zootechnique (CRZ) de l’Isra à Dahra Djolof, cette initiative est née du constat que les services chargés de promouvoir ces techniques avaient des difficultés à les diffuser dans le secteur de l’élevage.

« Nous avons concentré la formation sur ces agents pour qu’ils puissent acquérir les compétences nécessaires pour accompagner les agropasteurs intéressés par les chaînes de valeur lait et viande promues par AICCRA », précise-t-il.

Un moyen de réduire les conflits entre éleveurs et agriculteurs

Au total, 2 personnes venues de diverses localités ont participé à cette formation. Pour Kaïré Diongue, conseillère agricole dans les exploitations familiales de la zone des Niayes (Ouest), ce renforcement des compétences revêt une importance cruciale dans un contexte marqué par la rareté des ressources fourragères.

« En saison sèche, les éleveurs de la commune de Cayar, où je travaille, rencontrent d’énormes difficultés pour nourrir leur bétail. La période de soudure est très difficile. Les animaux pénètrent dans les zones maraîchères pour se nourrir, ce qui entraîne des conflits entre les bergers et les maraîchers. Grâce à cette formation, je pourrai les orienter vers d’autres ressources disponibles dans la commune. Cela permettra d’éviter les confrontations entre les deux parties », espère Mme Diongue.

Cette formation permettra également aux agents de vulgarisation de renforcer leurs conseils de base, qui constituent leur principal rôle en tant qu’agents de terrain. Des séances de renforcement des compétences plus pratiques suivront cette première réunion afin de préparer les bénéficiaires à former à leur tour d’autres éleveurs dans leurs régions respectives.

Partager

Regardez aussi

Commercialisation agricole : les acteurs invités à s’organiser pour relever le défi du financement

Le directeur de cabinet du ministre des Finances et du Budget, Bassirou Sarr, a invité …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *