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L’Agriculture au Sénégal : Un pilier économique essentiel

Agriculture Sénégalaise : Un pilier essentiel de la stabilité économique.

Le Sénégal, situé en Afrique de l’Ouest, est un pays reconnu pour sa stabilité politique et démocratique, même si des tensions actuelles persistent alors que les élections devraient permettre au pays de prendre une nouvelle origentation. Malgré sa position en tant que deuxième économie de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) après la Côte d’Ivoire, le pays fait face à des défis importants en matière de développement humain, se classant au 163e rang sur 187 selon le Programme des Nations Unies pour le Développement en 2013.

L’agriculture, bien qu’elle ne soit pas le pilier principal de l’économie sénégalaise, joue un rôle crucial dans la politique de développement du pays, contribuant à hauteur de 17,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2013. Les produits agricoles, agroalimentaires et de la pêche représentent une part significative des exportations du pays, atteignant près de 36% en valeur en 2013, avec les produits de la mer représentant plus d’un tiers de ces exportations. En fait, l’agriculture emploie près de 70% de la main-d’œuvre active, soit 4,51 millions de personnes sur une population active de 6,55 millions, jouant ainsi un rôle vital sur le plan social et économique.

Le Sénégal bénéficie d’un climat soudano-sahélien, avec des précipitations annuelles variant de 300 mm dans le nord à 1 200 mm dans le Sud-Est. Le pays dispose de 3,4 millions d’hectares de terres arables, dont 2,5 millions d’hectares sont cultivés en moyenne chaque année.

Malgré ces ressources, l’agriculture demeure principalement pluviale, avec seulement 130 000 hectares de terres aménagées sur un potentiel de 350 000 hectares pour l’irrigation. Seulement 5% des ressources en eaux souterraines sont exploitées, principalement pour satisfaire les besoins en eau potable. Cependant, de nouveaux projets d’aménagement sont en cours de développement, ce qui pourrait potentiellement changer la donne. La saison des pluies, connue sous le nom d’hivernage, joue donc un rôle déterminant dans la production agricole du pays.

L’agriculture sénégalaise est confrontée à diverses contraintes, notamment des variations importantes des précipitations d’une année à l’autre, des cours mondiaux instables pour les produits exportés, des problèmes structurels dus à la dégradation des ressources naturelles et à la fertilité des sols, des défis liés aux normes internationales, et une dépendance aux subventions gouvernementales et à la disponibilité d’intrants.

Typologie

En grande majorité, les exploitations agricoles au Sénégal sont familiales, combinant des cultures commerciales telles que l’arachide et le coton avec des cultures vivrières de subsistance comme le mil, le sorgho, le maïs et le sésame, tout en élevant quelques animaux de manière extensive ou intensive. Elles produisent principalement pour la consommation interne, disposant de capacités de production limitées et d’un accès restreint aux services agricoles.

Parallèlement, des exploitations modernes axées sur l’agro-industrie, souvent désignées sous le nom d’agro-business, se développent grâce à des investissements nationaux et étrangers dans des filières émergentes telles que l’horticulture pour l’exportation, mais également dans des secteurs comme la riziculture, la culture de l’oignon, ou la production de pommes de terre pour le marché local.

Les cultures et l’agro-industrie.

La production de fruits et légumes s’est particulièrement développée dans la région des Niayes, le long du littoral, ainsi que dans les zones irriguées le long du fleuve Sénégal. La culture du riz, traditionnelle en Casamance, a également connu une forte expansion.

L’agriculture sénégalaise repose sur deux principales cultures de rente, à savoir l’arachide et le coton, qui font face à des défis structurels. D’autres cultures agro-industrielles, telles que le sucre et la tomate industrielle, contribuent également à l’économie.

L’arachide reste la principale culture du Sénégal, représentant 41% des terres cultivées. Elle joue un rôle majeur sur le plan socio-économique, étant la source de revenus principale pour de nombreux ménages ruraux. Cependant, la filière arachidière a connu une baisse de production ces dernières années, entraînant des problèmes d’approvisionnement pour les huileries. La production d’huile d’arachide, qui représentait autrefois une part significative des exportations du pays, a diminué, ne représentant plus que 1,5% des exportations en 2013.

En ce qui concerne le coton, le Sénégal reste un acteur modeste au niveau régional, produisant 33 000 tonnes de coton-graines en 2013. Cependant, le coton sénégalais est reconnu pour sa qualité industrielle, et le pays en a exporté 12 800 tonnes en 2013, ce qui équivaut à 1% des exportations sénégalaises. La filière coton a contribué à la modernisation des exploitations agricoles familiales dans la région sud du pays.

La compagnie sucrière sénégalaise, située dans la vallée du fleuve Sénégal, exploite 10 000 hectares de canne à sucre, produisant environ 100 000 tonnes de sucre destiné au marché local. La CSS vise à augmenter sa production pour couvrir les besoins du marché sénégalais et ouest-africain. De plus, le groupe Mimran, propriétaire de la CSS, est également impliqué dans la minoterie et la production d’aliments pour le bétail.

La tomate industrielle, cultivée dans la vallée du fleuve Sénégal, est utilisée pour la production de double concentré de tomate. Cependant, cette filière est actuellement en crise, avec une trituration divisée par deux en dix ans, en grande partie en raison de l’importation de triple concentré de tomates.

La production de fruits et légumes destinés à l’exportation connaît une croissance importante, représentant 85 000 tonnes en 2014, avec une augmentation de 35%. Ces exportations contribuent de manière significative à l’économie du pays, étant principalement destinées à l’Union européenne. Les produits horticoles exportés incluent des melons, des pastèques, des tomates cerise, des haricots verts, du maïs doux et des mangues, tandis que de nouveaux produits, tels que la courge butternut, l’oignon vert, le radis, le piment haut de gamme et l’asperge, ont récemment fait leur entrée sur le marché.

En ce qui concerne les productions vivrières, les céréales occupent une place centrale, couvrant la moitié des terres cultivées. Le mil représente les deux tiers de ces cultures, le riz 10%, et le sorgho et le maïs 14%. Cependant, la production céréalière totale ne parvient pas à satisfaire la demande, ayant diminué de manière significative ces dernières années en raison de la réduction des superficies et des rendements plus faibles.

Le Sénégal importe une grande quantité de riz, étant le deuxième poste d’importation après le pétrole. En 2013, le pays a importé près de 902 000 tonnes de riz brisé, principalement en provenance d’Inde. La demande en riz continue de croître régulièrement.

Le secteur de l’élevage est étroitement lié à l’agriculture et attire l’attention du gouvernement en raison de son potentiel de création de richesses et de sa contribution à la sécurité alimentaire. Le cheptel sénégalais comprend environ 15,4 millions de têtes, dominé par les ovins, les caprins et les bovins, ainsi que par un secteur avicole en croissance.

Le Sénégal demeure largement dépendant des importations de viande en provenance de la Mauritanie et du Tchad, ainsi que des produits laitiers importés, principalement de l’Europe.

A retenir : L’agriculture sénégalaise est un secteur essentiel de l’économie du pays, malgré les nombreux défis auxquels elle est confrontée. Les efforts visant à moderniser le secteur et à diversifier les cultures sont en cours pour favoriser une croissance économique durable.

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